Street photo et Cie. Site et forum sur la photo de rue.

Bon, j'ai enfin pu essayer la bète et je vous livre mes conclusions.

Le EP-2 a un capteur qui fait des photos pareil que les modèles précédents. Peut -être un tout petit peu plus piqué, pas de quoi casser trois pattes à un canard par rapport à mon E-510.
Avec, vu d'avion, à peu près les mêmes mauvaises performances au niveau du bruit.
Il est plus petit (avec les avantages et inconvénients qui vont avec).
Le Viseur électronique est tout à la fois d'une qualité remarquable en ce qui concerne le piqué et complètement loupé. Énorme sur cette petite machine, il ne tient pas assez en place, le vérouillage et le frein du pivotement sont insuffisants, plastique, camelote.

Mais surtout, le seul avantage qu'il pouvait procurer par rapport à un viseur reflex normal, le fait de pouvoir zoomer dans l'image pour affiner la mise au point manuelle, n'existe pas.
En effet, ces ânes de chez Olympus, dont leur mère croient qu'ils sont pianistes dans un bouge, et eux qu'ils font des machines à laver, ne semblent pas du tout s'intéresser à la photographie: Pas de zoom optique du viseur réglable en continu, pour s'adapter à la focale (zoom important aux focales courtes, réduits au téléobjectif). À 7x de grossissement minimum, ça bouge tellement dans le viseur même à 25mm, qu'il est quasi impossible de s'en servir à main levée. Mais quelle bêtise !
Ça tombe bien, ils ont tout simplement oublié de lui dédier un bouton près du viseur pour pouvoir l'utiliser à la volée (avec la molette pour régler son facteur de grossissement quand il est enfoncé).
Le truc génial eut été un grossissement adapté automatiquement à la focale: Tu appuies sur le bouton à côté du déclencheur: ça zoom juste ce qu'il faut pour que ça bouge pas trop, tu peaufines ton point manuel, tu lâches, tu recadres: "Clic clac".
Là, il te faut préparer la fonction. Tu ne trouves pas le bouton qui est derrière écrasé contre ton visage. Tu tâtonnes nerveusement avec ton pouce, en déclenchant tout un tas de trucs. Si par miracle tu y arrives,  tu zoomes et tu vois un truc tout flou (tu ne sais plus où tu es) qui gigote tellement que tu lâches tout. Bref, ça n'est utilisable que sur pied, mais l'écran arrière est suffisant et plus confortable dans ce cas.

Bref, ça ne sert à rien, et ce viseur électronique, qui aurait pu être un atout formidable, est juste un handicap consommateur de batterie.
De plus, la taille microscopique de ce surprenant écran fait que l'image aperçue est encore une fois microscopique elle aussi: C'était  une occasion formidable de passer outre les limitations de la taille du capteur et d'offrir une visée large et confortable de vous mettre DANS votre sujet ?  Ce n'est pas le cas, on reste dans les tailles précédentes, parfaitement adaptées, sans doute, à des yeux de mouche, mais pas  à celui d'un photographe.
Pire, le grossissement optique important nécessité par cette taille lilliputienne fait qu'on ne dispose d'AUCUN recul optique: un des viseurs les plus inconfortables du marché qu'il faut faire entrer jusque dans votre cerveau pour couvrir la totalité de l'image.
Quand  à l'avantage de luminosité en basse lumière qu'il pouvait apporter, il sera tempéré par la rémanence et le bruit qui apparaissent dès que la lumière ambiante se réduit. Et en plein soleil, le viseur n'étant pas étanche avec l'œil (Et pire avec des lunettes), la luminosité est insuffisante.

Pour le reste, aucun progrès sur les menus, un fourmillement de fonctions dans le désordre, aucun vrai moyen de customiser les menus à sa main ou à son usage, d'affecter les boutons que l'on veut aux fonctions que l'on veut. Mais à quoi servent tous ces processeurs ? On s'émerveillera des 325698  fonctions qu'ils ont réussi, une fois de plus, à implanter dans une machine qui ne nécessite que QUATRE réglages: le point, le diaf, la vitesse, et de temps en temps, la sensibilité de la pellicule.
Comment ça la pellicule ? Ah, pardon, c'est un APN ? Eux non plus ne l'ont pas vraiment remarqué, qui copient les fonctions et le mode de fonctionnement des boitiers argentiques du siècle dernier, en beaucoup, beaucoup moins bien.
Qu'on m'explique, par exemple, la différence entre l'antivibration et le retardateur, sur une machine qui n'a plus de miroir ? (et même sur un reflex, à la réflexion)

Pour le reste, on applaudira bien fort cette idée lumineuse d'avoir mis une seule prise pour trois accessoires indispensables: c'est Viseur, OU zoom, OU micro extérieur.
- Chef, on le branche où le micro ?
- Il y a pas une prise derrière ?
- Mais, heu, chef, elle est déjà prise par le viseur!
- Ils ne remarqueront rien avant d'avoir acheté branche-le là !

Il bénéficie d'innovations révolutionnaires: les filtres artistiques, qui sont du domaine de la post production et n'ont RIEN à faire dans un appareil de prise de vue, à part pour occuper les journalistes spécialisés, avec des menus en plus... Ça tombe bien, j'adore fourrager dans 250 sous menus au moment où le Boing 747 est en train de s'écraser sur la montagne d'en face.

Les zooms disponibles sont de toute petite taille (super, ça) et légers. En revanche ils sont en plastique camelote, avec du jeu partout, ça fout la trouille. Et, comme d'habitude, trop de contraste pour un capteur à la dynamique réduite comme peau de chagrin: cramé/bouché au menu du jour. Avec, toujours, ce manque de souplesse, de moelleux dans l'image, dure, brutale sans finesse, faussement piquée.
La mise au point automatique est un peu moins rapide que sur mon reflex, mais on s'en fout un peu,non ? D'autant que la dernière version logicielle améliore celle-ci d'un très intéressant millionième de seconde.
La question principale restant la justesse de celle-ci, je n'ai pas gardé ce truc assez longtemps pour en juger.

Enfin, le prix de l'adaptateur qui permet d'utiliser votre parc d'optiques 4/3 sur ce boitier est un véritable holdup: ce n'est après tout qu'un bout de ferraille avec des contacts électriques.

Alors ? Quels sont les réels atouts de ce truc ? À part la petite taille qui vous plaira surement si vous ne vous intéressez pas à la photo (le poids et la prise en main sont des atouts pour minimiser le bouger), le seul vrai avantage que j'y trouve est son registre encore réduit, qui vous permettra d'utiliser encore plus de vieilles optiques manuelles, avec moins de besoins de bricolages (Les hexanons peuvent se monter sans modification avec une bague ad hoc disponible sur le marché).
Mais, là encore, Olympus ne propose aucun dispositif optique pour rattraper la taille du capteur: on sera dans un rapport de deux, et votre fabuleux 57mm F;1.2 restera un 115mm beaucoup moins intéressant.
Il ressemble à un LEiCA dans sa version argent (la ressemblance s'arrête là, le Leica était étudié dans tous ses détails pour faire des photos).
Il a de la vidéo intégrée en HD et mjpeg (mais, hein, pour faire de la vidéo, on prend un caméscope en DV, pas un appareil de photo).
Il hérite du système de nettoyage de capteur le plus efficace du marché (Mais ils n'ont prévu aucun dispositif, genre volet, pour protéger le capteur des poussières lors du changement d'optique et pas de miroir pour faire écran), et, comme précédemment, de la stabilisation par déplacement du capteur, qui vous permettra d'en bénéficier avec des puces AFconfirm avec vos optiques manuelles, ce qui m'a fait préférer Olympus à Panasonic, supérieur par ailleurs dans tous les autres détails avec les mêmes technologies, et vraiment innovants, eux.

Bref, on l'aura compris, c'est un objet idéal pour le cadre consumériste qui veut s'acheter ce qu'il y a de mieux en matière de gadget, destiné à tous les publics, c'est à dire à personne, formidable ratage du point de vue du photographe passionné.
Un outil qui permet, malgré tout, et avec beaucoup de souffrance, d'inconfort et de difficultés, de réussir des clichés merveilleux de temps en temps.
Sa petite taille et ses performances honorables en feront, cependant un second boitier performant qu'on peut emmener partout et garder sur soi en toutes circonstances.

Personnellement, ce sera non, et j'attendrai avant d'acheter quoi que ce soit désormais chez OLYMPUS qu'ils se remettent à s'intéresser VRAIMENT à la photo, avec un appareil étudié avec soin dans tous ses détails POUR le photographe, et pas des gadgets à peu près, compilation dans le désordre de toutes le features disponibles sur étagère, comme on dit.

Bref, après l'avoir pris en main, cet appareil qui m'avait fait rêver lors des premières rumeurs à son sujet ne me fait absolument plus envie .

Sans doute. Faudra que je teste une dernière fois avec l'E-3. Disons qu'avec l'E-3 on visualise ce qu'on obtiendra mais difficilement en basse lumière.
Avec l'E-P2 on voit une image (qui semble déjà traitée tant elle semble peu naturelle, altérée) même en très faible lumière, ce qui ne veut pas dire qu'on aura forcément ça, si la lumière est vraiment faible et qu'on n'ouvre pas assez.

Le balayage n'apparait pas en bougeant l'appareil. C'est un balayage électronique, des vagues qui remontent sur l'image. A moindre intensité c'est un effet de moirage.
J'ajoute aussi que par grand soleil, la visée est un peu difficile à cause de la lumière. Mais peut-être est-ce du fait des lunettes qui mettent un espace avec le viseur.

Je poursuis la série avec l'Hexanon et je mets à jour les impressions. C'est toujours un peu étrange de porter ce viseur à l'œil. Certes il est lumineux, bien davantage que d'autres. Mais en faible lumière le bruit apparait et le phénomène de balayage aussi.
Ceci ne serait pas trop gênant si l'impression est d'être un peu comme à la télé (mal réglée): on se sent un peu dessaisi, exclu de la visée. On imagine plus qu'on ne visualise la photo qu'on obtiendra.
A part ça, il m'est difficile de comparer les résultats obtenus entre l'E-3 et le Pen 2 équipés du même Hexanon.
Reste l'encombrement, idéal quand on est en vadrouille au soleil. Je n'ai pas hésité aujourd'hui. Ai-je regretté...?

© 1

© 2

© 3

© 4

© 5

Celle dans le métro est classieuse... (Du point de vue MAP et rendu)